Le Sénégal fait face à un acte de pédocriminalité commise en milieu religieux qui a sécoué la commune de Joal-Fadiouth, une ville située à 100 km au sud de Dakar. Awa, à seulement 9 ans, attend un enfant de son maitre coranique. L’histoire de la fillette, révélée lors d’une émission télévisée il y a un mois, a choqué les habitants de cette ville.
Malgré la gravité de cette affaire, comme d’autres similaires fréquemment rapportées par la presse, elle met en lumière l’embarras des autorités face à une question délicate aux conséquences dramatiques pour les victimes. Aînée de trois enfants, Awa Barry (un pseudonyme) a dénoncé les actes de son professeur, Aliou S., après avoir enduré quatre mois de souffrance. Inscrite en classe de CM2, elle suivait des cours coraniques particuliers avec cet enseignant, un quadragénaire veuf et père de « grands enfants ». Grâce à ses connaissances religieuses, il s’était forgé une réputation dans le quartier.
« Tout le monde lui faisait confiance. Des adultes venaient apprendre la religion chez lui », raconte Souleymane Barry, le père d’Awa. « Lorsque ma plus jeune fille est née, c’est lui qui l’a baptisée. À ce moment-là, Awa était déjà enceinte, mais nous ne le savions pas. »
L’affaire d’Awa rappelle un autre drame qui a choqué l’opinion publique en mars 2023. À Touba, ville vénérée par les mourides, 27 jeunes filles avaient accusé leur maître coranique, lié à une influente famille maraboutique, de viols répétés. L’homme est actuellement en détention en attendant son procès.
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