L’essentiel
- L’enlèvement présumé d’un jeune berger peul a déclenché une attaque de représailles le 14 mai à Zongefu, entraînant des violences meurtrières.
- Bilan dramatique : deux morts, sept blessés graves et le palais traditionnel local vandalisé.
- Le préfet de la Menchum dément un conflit ethnique, évoquant plutôt un acte isolé de personnes mal intentionnées.
Violence intercommunautaire : un nouvel épisode à Wum
La ville de Wum, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, a connu une flambée de violences meurtrières dans la nuit du 14 mai 2025. À l’origine, un fait divers tragique : l’enlèvement d’Useini Adamu, un jeune berger peul, la veille au soir, par quatre hommes identifiés comme membres de la communauté Aghem.
L’annonce de l’enlèvement a rapidement embrasé les esprits. Le lendemain, des jeunes de la communauté peule, révoltés par ce qu’ils considèrent comme une agression ciblée, ont mené une attaque sur la localité de Zongefu. Le palais traditionnel a été saccagé, des habitations endommagées, et plusieurs affrontements ont éclaté entre habitants.
Deux morts, sept blessés et un climat délétère
Le bilan est lourd : deux personnes ont perdu la vie, sept autres sont grièvement blessées, et les tensions continuent de couver. Cette escalade a mis en lumière la fragilité des relations entre groupes locaux dans une région déjà marquée par les crises sécuritaires et identitaires.
Face à la gravité de la situation, les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation des quatre présumés ravisseurs. Un communiqué officiel du préfet de la Menchum, Abdoulahi Aliou, confirme non seulement l’interpellation des suspects, mais aussi leurs aveux. Il insiste sur le fait que ce drame ne relève pas d’un conflit ethnique, mais plutôt d’un acte criminel isolé.
Un passé de tensions agricoles et pastorales
Si le préfet tente d’éteindre les lectures communautaires du drame, le passé récent dans cette zone rappelle de nombreux accrochages entre agriculteurs et éleveurs, principalement autour de l’utilisation des terres de pâturage. À Wum comme ailleurs dans le Nord-Ouest, ces lignes de tension restent sensibles et explosives au moindre incident.
Pour l’heure, Useini Adamu a pu retrouver les siens sain et sauf, mais la plaie ouverte par ces violences reste béante. Les autorités locales, les chefs traditionnels et les leaders communautaires sont appelés à jouer un rôle clé dans l’apaisement des esprits.
